Environ un quart des personnes âgées dépendantes éligibles à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) n’en font pas la demande. Une situation qui reflète des situations très variées.

De 20 à 28% des bénéficiaires potentiels de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) [1], une prestation destinée aux personnes de 60 ans et plus, n’ont pas sollicité la prestation.

La Drees (direction des services statistique des ministères sociaux) s’est penchée sur les raisons de ce non-recours à une allocation qui sert à financer une partie des dépenses d’aide à domicile pour les personnes âgées en perte d’autonomie. Elle a pour cela interrogé des professionnels sur le terrain. Elle a dégagé trois freins principaux à l’adhésion des personnes concernées.

Méconnaissance du dispositif

Premier constat : le non-recours à l’APA est lié à une mauvaise connaissance, voire à une totale ignorance du dispositif. Certaines personnes hésitent à solliciter l’aide car elles redoutent un recours sur succession, avec un héritage revu à la baisse pour les héritiers, alors que cette crainte est infondée.

Pour la Drees, cette situation montre une défaillance des pouvoirs publics dans l’information à destination des personnes et dans l’organisation de la coordination entre professionnels. Elle questionne les conseils départementaux, et en second lieu les communes, souligne la Drees.

Complexité des démarches administratives

Par ailleurs, la nature même de l’APA peut inciter à en limiter le recours. La complexité des démarches administratives à effectuer peut ainsi décourager des personnes concernées d‘en faire la demande.

Des raisons financières peuvent aussi être à l’origine de certains renoncements, car la prestation est parfois loin de couvrir le coût réel de l’aide à domicile. L’allocation est versée sans condition de ressources, mais son montant varie en fonction du degré de dépendance et des revenus de l’allocataire.

Un choix de la personne

Le non-recours à l’APA peut aussi relever d’un choix de la personne : certaines font le choix d’un mode d’aide familial, et d’autres ne sont pas prêtes à se faire aider, car elles voient là une dénigrement de leurs capacités ou ressentent une forme de discrimination.

Dans certains cas, se pose la question des limites de la liberté individuelle et de l’intervention publique proposée à ceux qui ne demandent rien ou sont réticents à accepter l’offre, indique la Drees.

Les acteurs publics sont parfois obligés d’intervenir, quand la personne se met en danger ou met en danger ses proches.

Qui sont les bénéficiaires de l’APA ?
1,2 million de personnes de plus de 60 ans bénéficiaient de l’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) fin 2013, soit 13% de plus qu’en 2008 (chiffres INSEE). Une augmentation en lien avec le vieillissement de la population : entre 2008 et 2013, le nombre de personnes de 85 ans en plus a connu une hausse de 29%. Neuf allocataires sur dix de l’APA avaient plus de 75 ans. Six bénéficiaires sur dix étaient pris en charge à domicile.

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