Dans la dernière livraison de sa « Lettre de l’observatoire des dispositifs de prise en charge et d’accompagnement de la maladie d’Alzheimer », la fondation Médéric Alzheimer publie la première étude sur les gestionnaires de cas. Ces professionnels – exerçant un nouveau métier mis en place par le troisième plan Alzheimer 2008-2012 – sont un élément clé du dispositif des Maia et, plus largement, de la prise en charge des personnes malades et de leur famille. Les gestionnaires de cas interviennent auprès des personnes « qui cumulent des difficultés mobilisant à la fois les soins et les aides ». Au sein d’équipes multidisciplinaires – et avec l’appui d’un pilote Maia – ils sont alors entièrement dédiés à la coordination des interventions nécessaires au suivi intensif de ces personnes dont la complexité de la situation compromet le maintien à domicile.

Un métier très fortement féminisé

Ils bénéficient d’une formation spécifique – sous la forme d’un diplôme interuniversitaire de gestion de cas – et leur activité et leurs compétences sont encadrées par un référentiel fixé par un arrêté du 16 novembre 2012.
Très complète et pleinement représentative (546 réponses sur les 700 gestionnaires de cas en fonction dans les Maia), l’étude apporte de nombreux enseignements. Ainsi, le métier est très fortement féminisé, avec 93% de femmes. L’âge moyen est de 37,6 ans et 50% des gestionnaires de cas ont moins de 35 ans, contre 15% plus de 50 ans. Le métier étant très récent, 52% des intéressés ont moins de deux ans d’exercice.
En termes d’origine professionnelle, les gestionnaires se partagent à une quasi-égalité entre une formation initiale dans le champ social (52%) et une formation initiale dans le champ sanitaire (48%). Parmi eux, 72% sont titulaires du diplôme interuniversitaire de gestion de cas ou sont en cours de formation. En termes de statut, 74% d’entre eux sont titulaires d’un CDI de droit public ou privé ou appartiennent à la fonction publique territoriale ou hospitalière. Paradoxalement, lorsque le porteur de la Maia est une collectivité territoriale ou un établissement public de santé, la proportion de CDD et de non titulaires est plus élevée (41%) que pour l’ensemble des gestionnaires de cas (25%).

Près de 60% du temps sur le terrain

En termes de rattachement, 38% des gestionnaires de cas sont portés par une collectivité territoriale (31% par un département et 7% par une commune ou une intercommunalité). Viennent ensuite les établissements de santé publics ou privés non lucratifs (14%), les Clic (13%), les réseaux de santé (8%) et les autres associations (7%), tandis que 9% relèvent de porteurs multiples.
En matière d’activité, un gestionnaire de cas suit, en moyenne et simultanément, 23 personnes (dont 15 relevant de la maladie d’Alzheimer), ce qui donne un total d’environ 16.000 personnes suivies (dont 10.500 pour la maladie d’Alzheimer), à un instant donné, par les 700 gestionnaires. Plus de 90% d’entre eux effectuent des visites au domicile, 58% accueillent des personnes et 52% participent aux « instances de concertation tactique ». Les gestionnaires de cas passent ainsi environ 57% de leur temps sur le terrain. La configuration géographique de la zone desservie influe sur leur activité, puisque 68% des gestionnaires ont un rayon d’action supérieur à 35 kilomètres.
Les gestionnaires de cas sont 78% à se dire souvent confrontés au déni des personnes suivies, 71% à leur isolement social et familial et 61% au refus des aides proposées. La très grande majorité d’entre eux (85%) dit également rencontrer des situations d’épuisement des aidants familiaux.
Enfin, en termes professionnels, 72% des gestionnaires de cas ressentent le besoin d’une meilleure intégration des partenaires. Globalement, ils estiment que la valeur ajoutée de la gestion de cas sur un territoire réside, pour 48%, dans une amélioration d’ensemble de la qualité de vie procurée aux personnes accompagnées.

Jean-Noël Escudié / PCA

Source : Localtis.info

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