L’Agence nationale de l’évaluation et de la qualité des établissements et services sociaux et médicosociaux (Anesm) met en ligne un ensemble d’outils destinés au repérage des risques de perte d’autonomie ou de son aggravation. Ces outils ne s’adressent pas aux experts – comme les services instructeurs de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) -, mais aux services d’aide et d’accompagnement à domicile (Saad), les mieux à même de repérer précocement des situations de fragilité.

Une recommandation de bonnes pratiques et des fiches repères

Les outils mis à disposition comprennent plusieurs composantes. Tout d’abord, une recommandation de bonnes pratiques professionnelles, qui insiste notamment sur le fait que les professionnels des services d’aide à domicile doivent « pleinement prendre conscience [du] caractère potentiellement réversible de l’état de fragilité des personnes accompagnées ». D’où l’importance d’un repérage précoce des risques de fragilité et de perte d’autonomie, afin de mieux les prendre en charge.
Ces recommandations sont organisées en quatre parties : mettre en place un dispositif de veille permettant d’identifier l’émergence de nouveaux besoins pour des personnes accompagnées, partager l’analyse des signes repérés des risques de perte d’autonomie ou de son aggravation, adapter les réponses lorsque les personnes accompagnées montrent des signes de perte d’autonomie ou d’aggravation de la perte d’autonomie et, enfin, s’approprier les recommandations de bonnes pratiques.
Ces recommandations sont accompagnées de fiches-repères pour faciliter le repérage des situations à risque de perte d’autonomie ou de son aggravation. Ces fiches de quatre pages sont toutes conçues sur le même modèle, avec des conseils pour les intervenants au domicile, portant sur les signes d’alerte (« Les signes qui doivent m’alerter ») et les facteurs de risque (« Bon à savoir »), et des recommandations s’adressant à la structure (Saad, Ssiad, Spasad…). Chaque fiche propose également des références documentaires et des outils pour aller plus loin.
Au nombre de sept, ces fiches repères traitent respectivement de la mauvaise nutrition, de la dénutrition et de la déshydratation, des chutes, des risques liés à la prise de médicaments, de la souffrance physique, de la souffrance psychique, des troubles du comportement et troubles cognitifs, mais aussi des risques sur la santé des aidants. Les fiches sont rédigées dans un langage simple et clair, afin d’être accessibles à tous.

Un outil de repérage des risques

Troisième composante : un « outil de repérage des risques de perte d’autonomie ou de son aggravation ». Il se présente sous la forme d’un petit livret de quatre pages regroupant une série d’items avec des cases à cocher. Ceux-ci – à servir par l’intervenant – portent sur la nature de l’intervention au domicile, sur les modifications de l’environnement habituel de la personne et sur les changements observés dans son comportement.
Même si la philosophie est assez proche, cet outil est très différent de la grille Aggir pour l’évaluation de l’APA. Il ne vise pas à « coter » une perte d’autonomie pour déterminer le GIR (groupe iso-ressources) de rattachement et établir ainsi un droit éventuel à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA). Se situant en amont, l’outil vise simplement à repérer – et à objectiver – la situation de fragilité et/ou le risque de perte d’autonomie. Il doit également permettre de faire remonter l’information, afin, si nécessaire, de déclencher une prise en charge.

Jean-Noël Escudié / PCA

Source : localtis

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