Où vivent les personnes de 85 ans et plus aujourd’hui ? D’abord chez elles, seules ou en couple. C’est ce que met en avant l’Institut national d’études démographiques (Ined) dans une étude intitulée « Habiter seul ou avec des proches après 85 ans en France : de fortes disparités selon les départements » publiée le 8 décembre 2016.
Les auteurs mettent l’accent sur une évolution rapide des modes de vie vers davantage d’autonomie des personnes très âgées. La « cohabitation avec des proches – des enfants la plupart du temps » – ne concernait en 2011 plus que 11% d’entre elles, contre 31% en 1982. Habiter chez soi est désormais « le mode de vie de sept personnes âgées de 85 ans et plus sur dix (contre une sur deux en 1982) ».

La cohabitation encore importante en Corse et dans le Sud-Ouest

Quant à la proportion des personnes de 85 ans et plus vivant en institution, elle n’a pas bougée en 30 ans (20%). Toutefois, « l’entrée [en maison de retraite] a lieu de plus en plus tardivement, soit en moyenne à 84 ans et 5 mois en 2011, contre 82 ans en 1994 », « autre signe de l’accroissement de l’autonomie résidentielle » selon les démographes de l’Ined.
Cette évolution est globale en France, avec quelques particularités territoriales. En 2011, la cohabitation avec des proches reste ainsi importante dans les départements corses (autour de 28%) et dans le Gers (entre 20 et 25%), même si le phénomène a fortement baissé dans ces territoires comme dans le reste de la France – il concernait 50% des personnes très âgées en Corse en 1982.
Bien que la cohabitation familiale ait diminué partout, les écarts qui existaient en 1982 entre les départements se sont maintenus. Pour expliquer ces différences, les auteurs citent notamment les différences dans l’offre de services publics – choix de privilégier l’hébergement ou l’aide au maintien à domicile – ou encore la situation économique et l’état de santé des personnes âgées. Ils suggèrent aussi des raisons culturelles – les éventuelles réticences vis-à-vis de la vie en institution, la mobilisation plus ou moins forte des familles et l’ancrage de ce mode de vie des personnes âgées avec leurs proches dans certains territoires comme la Corse et le Sud-Ouest.

L’impact des politiques publiques sur les modes de vie

Des contrastes également marqués caractérisent le taux de recours à l’institution, supérieur à 25% dans certains territoires – les départements des Pays de la Loire et certains départements limitrophes, ceux de la bordure est du Massif central, les Vosges, l’Ain, l’Yonne – et beaucoup plus bas ailleurs – en région parisienne, en Corse, dans le pourtour méditerranéen et au nord.
« Si, dans l’esprit collectif, le grand âge est souvent associé à des problèmes de santé et de prise en charge, cette période de la vie est devenue, au fil du temps, de plus en plus souvent synonyme d’autonomie résidentielle. » Cette tendance devrait se renforcer dans les années à venir à condition, pour l’Ined, que les choix de politiques publiques et l’implication familiale soient au rendez-vous.

Caroline Megglé

Source : http://www.localtis.info/cs/ContentServer?pagename=Localtis/LOCActu/ArticleActualite&jid=1250278157543&cid=1250271918695&nl=1

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