Quelques mois après l’installation des grandes régions, France Silver éco a présenté ce 24 mai son rapport sur les Silver régions. Déplorant l’absence totale du suivi de la dynamique lancée par Michèle Delaunay en 2013, l’institution a formalisé six recommandations pour structurer la démarche sur un socle commun aux territoires.

Achats publics, innovation, services à la personne, distribution, services financiers… En attendant que les cinq rapports commandés par le Gouvernement au nouveau comité de filière Silver économie paraissent, fin juin prochain, France Silver éco a aussi souhaité apporter, à sa manière, sa pierre à l’édifice. Ce 24 mai, l’entité a ainsi concentré la réflexion sur un thème “essentiel” mais trop peu appréhendé au goût de son président Luc Broussy : les Silver régions.

Cette déclinaison n’a donné lieu a aucun suivi, à aucun travail en commun entre les régions, à aucune méthodologie commune établie entre l’État et les régions“, précise en effet la version initiale du rapport. Un positionnement surprenant pour Luc Broussy, qui rappelle pourtant la place prédominante qui en avait été faite au sein même du contrat de filière de 2013. La faute, selon lui, à un contrat de filière initial trop peu lisible car “trop fouillé” et pour lequel “la difficulté a tenu dans le suivi de sa mise en œuvre“. Le rapport présenté, et prévu pour être remis dès la semaine prochaine en comité de filière, entend donc y remédier et donner les clés aux nouveaux exécutifs régionaux maintenant les grandes régions actées.

Pas de réelles Silver régions

Après avoir dressé le bilan de plus de trois ans d’actions régionales, qu’en est-il donc vraiment ? D’après le rapport, et sur la base des vingt-deux anciennes régions métropolitaines, six ont un système organisé qui a été directement impulsé par la région, trois ont un système organisé où la région a aidé ou impulsé mais ne joue pas un rôle central, et quatre ont des pôles qui structurent les acteurs sans que la région ait pris d’initiative forte. Pour les neufs régions restantes, le constat est plus sévère encore : “Rien de significatif n’existe.” Le ton est tout aussi dur pour les autres : puisqu’il n’existe aucun cahier des charges officiel, aucun référentiel juridique, “il n’existe pas réellement de Silver régions“.

Considérant qu’il est désormais trop tard pour procéder à la concertation autour de la structuration des Silver régions et que “jamais l’État ne sera en capacité de contraindre les régions à harmoniser leurs pratiques en matière d’organisation locale de la Silver économie“, France Silver éco a élaboré six recommandations. Celles-ci entendent “passer à l’étape supérieure de la structuration politique” sur la base d’un socle commun et ainsi “clarifier le statut de ces pôles régionaux.

La gestion de comités régionaux de filière aux régions

Cela doit passer, d’abord, par la constitution d’un comité régional de filière sur chacune des nouvelles régions. À ce titre, les conseils régionaux ont la faveur de France silver éco, qui avise à ce que la présidence de ces comités régionaux leur soit attribuée. Celle-ci est de fait vue comme la “solution la plus adaptée“, car “échelon administratif le plus adéquat” devant les départements — “beaucoup trop fragmentés” — et les métropoles — “trop peu nombreuses“.

Afin que le fonctionnement de cette entité soit optimal, France Silver éco rappelle par ailleurs toute l’importance d’harmoniser la composition des comité régionaux, en évitant de constituer “un comité pléthorique” et sans trop privilégier les institutions. Devra également être décliné un contrat régional qui, s’il s’adaptera aux spécificités régionales, devra cibler quelques thématiques “incontournables“, comme la santé, la prévention, l’habitat, l’innovation, le financement des start-up ou encore l’introduction des nouvelles technologies dans les Ehpad et les services d’aide à domicile.

Quant à la liaison avec l’État, celle-ci “ne peut certainement pas être hiérarchique“, a insisté Luc Broussy en évoquant là une “ligne rouge“. Le président de France Silver éco ne s’est cependant pas dit insensible à une articulation des priorités des comités régionaux en fonction des réflexions engagées par le comité national. Reste enfin à voir comment orchestrer la coordination entre les Silver régions. La solution est toute trouvée pour France Silver éco, qui recommande en dernier lieu de missionner l’Assemblée des régions de France (ARF)… et France Silver éco.

Quid des conférences des financeurs ?

Interpellé sur l’absence surprenante des conférences des financeurs dans le rapport, Luc Broussy a concédé le rôle “keynésien” que jouaient ces nouvelles venues sur les économies locales et a évoqué la possibilité de rajouter un nouveau chapitre, et peut-être une nouvelle recommandation en la matière. Dominique Monneron, conseiller à la direction générale de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) n’avait en effet pas manqué de le rappeler : si la réussite de la Silver économie tient à sa sortie de la politique sociale du département, elle devra nécessairement s’y appuyer un minimum, d’où l’importance des conférences des financeurs.

Source : Hospimedia, le 25 Mai 2016

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