ÉDITORIAL

Une rentrée déterminante ?
Voilà déjà quelques semaines que les organismes sociaux et médico-sociaux ont repris pleinement leur activité, laissant un été ayant mis sous les projecteurs à la fois des difficultés, de nouvelles pistes et des réformes impactantes.

En premier lieu, les difficultés, si elles sont restées présentes dans les organismes de services à la personne notamment pour faire face à la pénurie de candidats et la nécessaire poursuite des activités auprès des bénéficiaires, furent néanmoins accrues au sein des EHPAD, dans desquels la tension monte. La réforme de la tarification fait en effet l’unanimité contre elle parmi les fédérations d’établissements (FHF, FNADEPA, AD-PA, UNCCAS…). Certaines fédérations estiment une perte de recette estimée à 200 millions d’euros et des inégalités sociales accrues. A cela s’ajoute des difficultés importantes ayant trait aux conditions de travail des personnels comme l’a illustré la grève des aides-soignantes d’un EHPAD du Jura qui dépassa les 100 jours et qui amena le Gouvernement à confier une mission flash des plus éclairantes sur la situation au sein de ces établissements. Ces difficultés en matière de conditions de travail existent également dans le secteur de l’aide à domicile, comme vient le rappeler justement l’assurance maladie dans un rapport rendu public le 14 septembre 2017, rappelant le niveau « historiquement bas » de la sinistralité à l’exception de l’aide et des services à la personne, avec une moyenne de 94,6 accidents du travail (AT) pour 1 000 salariés, presque trois fois supérieur à la moyenne, et en augmentation de 2 %. Il reste indéniablement du travail en la matière.

En second lieu, en matière de pistes de travail, on notera la tribune paru le 19 août dernier, initiée par le MEDEF et qui, fait nouveau, a été soutenue par les quatre plus grandes associations d’aide à domicile. Le propos des signataires est de constater que le mécanisme actuel de remboursement du crédit d’impôt pour encourager les emplois à domicile amène à dissuader de nombreux ménages à y recourir, ces derniers ne disposant pas de la trésorerie nécessaire. L’idée serait donc de permettre aux particuliers-employeurs de mobiliser auprès des banques une partie de la créance que constitue le futur crédit d’impôt, afin de pouvoir recourir à des services à domicile. Reste au Gouvernement d’être réceptif à cette proposition qui nécessiterait cependant quelques aménagements juridiques.

Ce sont enfin et en dernier lieu, les ordonnances Macron dont un certain nombre ont déjà été publiées au Journal Officiel et qui ont pour objectif de revisiter fortement le Code du travail qui soulèvent crispations et interrogations. Il ne s’agit pas moins de repenser l’articulation branche/entreprise, de renforcer la négociation d’entreprise, de faciliter la négociation dans les petites entreprises, de simplifier la mise en œuvre des licenciements économiques, de fusionner les IRP, d’assouplir les règles du licenciement, de simplifier le compte de prévention de la pénibilité que de sécuriser la rupture des contrats de travail… Ce sont autant de réformes que d’autres pays européens ont aussi entrepris ces dernières années qui ont pour but d’ »assouplir » le marché du travail. Outre le manque d’équilibre dans la relation employeur-salarié que celles-ci engendrent, il reste à démontrer que pour les secteurs qui nous occupent ici et dont l’ambition depuis une quinzaine d’année est de structurer la relation contractuelle ou des conventions collectives… ces ordonnances auront des effets positifs. Nous aurons l’occasion évidement d’y revenir.

David Hamelin, Directeur | LE-CENTRE, créateurs de liens.

NOTE DE LECTURE

Études et Résultats, Drees, Le niveau de vie des personnes handicapées : des différences marquées selon les limitations, numéro 1003, mars 2017

Selon l’INSEE, en 2010 11,3 millions des personnes âgées de 15 à 64 ans vivant en France métropolitaine peuvent être considérées comme handicapées, soit 28% de la population de cette tranche d’âge. Ces personnes indiquent avoir au moins une limitation fonctionnelle ou une reconnaissance administrative du handicap. 15% d’entre elles déclarent cumuler les deux critères.

La limitation la plus courante dans cette tranche d’âge est la limitation motrice. 31% des personnes se disent être handicapées selon un des critères et 38% disent remplir les deux. Plus globalement, 83% des personnes handicapées déclarent de pas signaler leur handicap à l’administration. Sur la tranche d’âge des 15-64 ans, 2% procèdent à une reconnaissance administrative mais n’ont pas de limitation. Néanmoins, elles bénéficient d’une pension d’invalidité ou d’une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé.

Le niveau de vie médian des personnes handicapées s’élève à 18 500€ (2 000€ de moins que pour une personne sans handicap). Pour les personnes ayant une limitation sévère, il est de 16 800€. Lorsque le handicap est reconnu par l’administration, la différence de niveau de vie selon la sévérité des limitations est moins marquée mais elle est inférieure de 5 300€ par an à celui des personnes sans handicap. Une partie des écarts est justifiée par les moindres revenus d’activité des personnes en situation de handicap. Le revenu annuel moyen des ménages des personnes handicapées est composé à 30% de pensions et de prestations sociales alors que pour l’ensemble de la tranche d’âge 15-64 ans c’est à hauteur de 15%.

Le niveau de vie est lié à la sévérité de la limitation. Les limitations auditives et les limitations motrices et psychiques légères paraissent les moins pénalisantes. A l’inverse, les limitations visuelles et mentales ou le cumul de plusieurs limitations ont un impact plus fort sur le niveau de vie. Ces écarts s’expliquent par les profils sociodémographiques des personnes ayant ces limitations. Par exemple, les personnes connaissant une limitation auditive n’ont pas un niveau de vie significativement différent des personnes sans handicap. En effet, elles ont souvent un conjoint qui a un revenu, un salaire qui a progressé et pas ou plus d’enfants à charge car ces limitations apparaissent souvent avec l’âge. Les personnes ayant une limitation motrice sévère ont un niveau de vie inférieur de 3 000€ par an par rapport à une personne sans handicap. Bien que 65% de ces personnes ont plus de 50 ans et que 35% vivent en couple sans enfant, elles sont 46% sans emploi.

Concernant les personnes ayant une limitation psychique légère, le niveau de vie annuel médian est de 20 500€, proche de celui des personnes sans handicap et de 17 500€ pour les personnes qui ont une limitation sévère. Cet écart s’explique par le fait qu’un tiers d’entre elles est sans emploi, un quart vit seul et 22,6% sont en situation de pauvreté.

Les personnes ayant une limitation visuelle reste inférieur à celui des personnes sans handicap. Celles ayant une limitation légère ne sont que 11,5% à vivre sous le seuil de pauvreté et 27,8% pour celles déclarant une déficience visuelle sévère. Cette limitation concerne à plus de 50% des personnes des catégories « ouvriers » et « employés » et s’évalue après correction. La déficience légère concerne majoritairement des personnes de 40 à 60 ans qui peuvent avoir une mauvaise correction de leur trouble du fait de la somme élevée qu’il reste à la charge des personnes aux revenus modestes.

Enfin, les personnes qui ont une limitation mentale sévère ou qui déclarent plusieurs limitations sévères sont celles qui ont le plus faible niveau de vie. Issues des classes sociales aux revenus les moins élevés, elles sont une sur trois à vivre sous le seuil de pauvreté. 44% des personnes avec une limitation mentale sévère et 62% de celles ayant plusieurs limitations sévères sont sans emploi. Les limitations qui arrivent tôt affectent les parcours de vie scolaire, professionnel et matrimonial des personnes et leur origine sociale modeste vient se greffer à ces facteurs qui influent négativement sur leur niveau de vie.

ENQUÊTE/STATISTIQUE

Une mission flash qui décrit une situation intenable dans les EHPAD

Le 13 septembre dernier, Monique Iborra, députée de Haute-Garonne, présentait les conclusions de la « mission flash » sur la situation des EHPAD.  Il s’agissait ici de procéder à un état des lieux et de dégager des pistes de travail.
Ce diagnostic fait état de cinq grands constats : 
– Une évolution constante et accélérée de la population accueillie en EHPAD, qui  « n’a pas été réellement prise en considération ». 
– Des établissements en sous-effectif et des conditions de travail pour le personnel « particulièrement difficiles », avec parfois le risque d’engendrer une maltraitance institutionnelle (10% de taux d’absentéisme et un taux d’accidents du travail double de la moyenne nationale).
– Une médicalisation insuffisante, un tiers des EHPAD fonctionnant en effet sans médecin coordonnateur, alors qu’il s’agit d’une obligation légale, mais aussi sans infirmières de nuit dans la majorité des EHPAD, ce qui accroît le nombre d’hospitalisations d’urgence.
– Une réforme de la tarification des EHPAD « de type kafkaïen ».  Aussi cette réforme tend à accroître les inégalités de fait entre les départements et ne tiens pas compte ni de l’inflation, ni des écarts de coûts réels entre les EHPAD publics et privés. 
– Un reste à charge important pour certaines catégories de population, lié pour partie à l’absence de dispositions sur la prise en charge en établissement dans la loi Adaptation de la Société au Vieillissement. 
La mission préconise différentes mesures telle que la mise en place d’un groupe de travail sur les aides-soignantes, afin d’actualiser les compétences attendues et de revaloriser leur statut ;  la mise en place effective d’au moins un infirmier durant la nuit, le fait que les contrats aidés réduits par l’actuel Gouvernement puissent être maintenus dans les EHPAD ; l’introduction d’une évaluation publique et indépendante de la qualité des EHPAD ; une réflexion sur l’EHPAD de demain qui pourraient devenir des unités de soins de longue durée (USLD) pour les prises en charge lourdes, mais aussi évoluer vers une « plateforme de services ».
Pour aller plus loin : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.4879949_59b8e28f2cbad.commission-des-affaires-sociales–etablissements-d-hebergement-des-personnes-agees-dependantes–13-septembre-2017

 
Reprise des recrutements dans le champ des particuliers employeurs 

L’ACOSS STAT vient de rendre compte des derniers chiffres dans cette branche d’activité. Aussi au 1er trimestre 2017, la masse salariale nette des employeurs de salariés à domicile progresse de 2,2%, correspondant à une augmentation du nombre d’heures déclarées de +1,5 %. C’est une première depuis près de 5 ans. Le nombre d’employeurs est en revanche resté stable sur le premier trimestre.
Ces bons résultats du premier trimestre 2017 sont dus avant tout au dynamisme retrouvé de l’emploi dans le champ de la garde d’enfant. Aussi, la progression du volume horaire de la garde à domicile fait plus que quadrupler au premier trimestre 2017 par rapport à 2016, atteignant 1,8 %. De même, le nombre d’employeurs continue de progresser, tandis que le nombre d’heures moyen par employeur repart à la hausse (+0,8%).
Du côté des assistantes maternelles, le volume horaire déclaré par les particuliers-employeurs progresse de 0,8 % au premier trimestre 2017 et le nombre d’employeurs reste stable, tandis que le nombre d’heures moyen par employeur augmente de 0,7 %. 
Dans le champ de l’emploi à domicile hors garde d’enfants, on constate également un léger mais fragile redressement. Au premier trimestre 2017, sous l’effet de la hausse du nombre d’heures moyen par employeur, le volume horaire déclaré se redresse et augmente de 1,5 % sur le trimestre. Pour sa part, le taux horaire continue de progresser (+0,7 % sur le premier trimestre et + 2,3 % sur un an).
Pour aller plus loin : www.acoss.fr/home/observatoire-economique/publications/acoss-stat/acoss-stat-n250.html

 
Enquête EHPA 2015 : des résidents plus nombreux, plus âgés et plus dépendants

La DREES vient de publier une étude sur le profil des résidents en EHPA. Elle montre en effet qu’à la fin de 2015, les EHPA accueillaient 728 000 résidents (contre 693 000 en 2011), soit 10 % des personnes âgées de 75 ans et plus et un tiers de celles de 90 ans ou plus.
Environ 80 % d’entre eux sont accueillis en EHPAD et 4 % en hébergement temporaire ou accueil de jour. Le reste étant constitué essentiellement des résidents en logements-foyers (devenus résidences autonomie) et, pour une toute petite part, des « maisons de retraite », qui jouent désormais un rôle totalement marginal. La part de l’accueil en EHPAD est aujourd’hui plus importante qu’en 2011. Depuis 2011, l’âge médian a progressé d’un an en quatre ans… Le vieillissement des résidents est significatif : en 4 ans, la part des résidents de 90 ans ou plus est passée de 29 % à 35 %. Et la conséquence quasi inévitable de ce vieillissement est que les résidents de 2015 sont plus dépendants que ceux de 2011. 83 % des résidents sont en perte d’autonomie contre 81 % en 2011. De surcroit, la moitié des résidents (54 %) sont désormais classés en GIR 1 et 2, autrement dit sont fortement dépendants. Cette étude montre également que plus de 260 000 résidents sont atteints d’une maladie neurodégénérative et que plus d’un quart des résidents bénéficient d’une mesure de protection juridique des majeurs.
Pour aller plus loin : http://drees.solidarites-sante.gouv.fr/etudes-et-statistiques/open-data/etablissements-de-sante-sociaux-et-medico-sociaux/article/l-enquete-aupres-des-etablissements-d-hebergement-pour-personnes-agees-ehpa

 
Un développement important des Maisons d’assistantes maternelles (MAM)

La Commission des comptes de la sécurité sociale a rendu un rapport le 6 juillet dernier portant sur les résultats 2016 et les prévisions 2017 en matière de maisons d’assistantes maternelles (MAM). Ces structures connaissent une forte montée en charge mais se heurtent à de nombreuses difficultés matérielles et financières et leur répartition sur le territoire est encore très inégale.
Ce rapport donne à voir le succès de ces structures et leur rapide montée en charge, malgré la persistance d’un certain nombre de difficultés et de fortes inégalités territoriales. Le développement des MAM en en effet été très rapide passant de 235 en juin 2011 à 1584 en 2015. Cette dynamisme est le fait des assistantes maternelles elles-mêmes, puisqu’elles sont à l’origine de plus de neuf projets sur dix, tout en étant le plus souvent soutenus par les acteurs locaux (communes , départements, CAF…) dans leur démarche mais aussi par les RAM. Ces MAM peuvent fréquemment développer « des spécificités » dans leur projet d’accueil (horaires décalés, ouverture le week-end, accueil d’enfants handicapés.
Ce processus connait différents frais du fait de devoir trouver des locaux, des financements et le fait de réunir suffisamment d’assistantes maternelles. Il existe par ailleurs de forts écarts territoriaux, les MAM étant plus implantées en zones rurales. En 2013, une quinzaine de départements ne disposait d’aucune MAM.
Pour aller plus loin :  www.securite-sociale.fr/IMG/pdf/ccss-juillet2017.pdf

 
L’IGAS étudie l’évaluation interne et externe des établissements et services sociaux et médico-sociaux

L’IGAS, dans son rapport rendu public le 11 juillet 2017, dresse un bilan plutôt positif de ce dispositif, initié par la loi du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale.
Il y apparait que la démarche d’évaluation s’est aujourd’hui étendue à tous ces établissements, même si elle peut demeurer relativement lourde notamment pour les services d’aide à domicile, les réticences initiales ayant pu être levées. 
La charge de l’évaluation pèse également sur les autorités de tarification, c’est à dire les ARS et les départements qui sont amenés à devoir traiter près 25 000 rapports d’évaluation. 
Le bilan apparaît donc globalement positif aux yeux de l’IGAS, mais aussi du côté des établissements médico-sociaux et des tutelles. 
Certaines faiblesses sont néanmoins relevées : la contrainte instaurée par le lien « quasi automatique » entre le rapport d’évaluation externe et le renouvellement de l’autorisation, le fait que le processus d’évaluation n’est pas adapté à toutes les structures ou encore l’impact financier de la démarche d’évaluation (142 millions d’euros estimés pour les évaluations externes réalisées entre 2010 et 2015).
L’IGAS termine son rapport en proposant quelques améliorations possibles comme l’offre d’outils méthodologiques et d’instruments de mesure de la qualité, sur la fiabilisation et la qualité des évaluations externes (avec en particulier une certification des évaluateurs externes), la possibilité pour les autorités de tarification d’accorder un renouvellement temporaire ou la mise en cohérence des calendriers des démarches d’évaluation et de contractualisation.
Pour aller plus loin : www.igas.gouv.fr/spip.php?article616

ACTUALITÉS SOCIALES ET JURIDIQUES

DROIT DU TRAVAIL

Un accord collectif peut réserver aux seules femmes salariées le bénéfice d’une demi-journée de repos

Dans un arrêt rendu le 12 juillet 2017, la chambre sociale de la Cour de cassation considère qu’un accord collectif peut prévoir au seul bénéfice des salariées de sexe féminin une demi-journée de repos à l’occasion de la journée internationale pour les droits des femmes, « dès lors que cette mesure vise à établir l’égalité des chances entre les hommes et les femmes en remédiant aux inégalités de fait qui affectent les chances des femmes ». De ce fait les salariés de sexe masculin de l’entreprise ne sont donc pas fondés à demander à bénéficier de cette demi-journée de repos en invoquant une différence de traitement injustifiée.
La chambre sociale de la Cour de cassation juge ainsi qu’il existe un lien entre la journée internationale pour les droits des femmes et les conditions de travail, légitimant cette mesure en faveur de l’égalité des chances, prévue par un accord collectif.
Pour aller plus loin : www.courdecassation.fr/jurisprudence_2/notes_explicatives_7002/droits_femmes_37306.html

 

L’employeur doit-il transmettre l’attestation Pôle Emploi en cas de démission ?

Dans un arrêt rendu le 15 mars 2017, la chambre sociale de la Cour de cassation considère que l’attestation Pôle Emploi doit être transmise même en cas de démission, et ce, même s’il n’y a pas de droit aux prestations d’assurance chômage. En se fondant sur l’article R1234-9 du Code du travail (« l’employeur délivre au salarié, au moment de l’expiration ou de la rupture du contrat de travail, les attestations et justifications qui lui permettent d’exercer ses droits aux prestations [d’assurance chômage] et transmet sans délai ces mêmes attestations à Pôle emploi »), la chambre sociale considère en effet que, peu importe la rupture du contrat de travail, une attestation Pôle Emploi doit être systématiquement remise au salarié. Appliquée à la démission, la remise de l’attestation Pôle Emploi peut notamment être nécessaire dans certains cas, comme la démission pour suivre son conjoint qui déménage ou pour suivre son enfant handicapé, ces cas de démission ouvrant droit aux prestations d’assurance chômage.
Pour aller plus loin : www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000034215421&fastReqId=694605371&fastPos=1

DU COTÉ DES ÉTABLISSEMENTS

Une progression significative du nombre de place pour les personnes âgées ou handicapées en 2016

La CNSA a présenté à l’occasion de son conseil d’administration du 4 juillet, le dernier bilan des créations de places dans les établissements et services médico-sociaux, tant pour les personnes âgées et les adultes et enfants handicapés.
Côté personnes âgées, le bilan recense 6 832 places installées en 2016, pour un montant de 81,3 millions d’euros. Au total, à la fin de l’année 2016, on dénombre ainsi 724 600 places en établissements et services médico-sociaux pour personnes âgées (577 708 places en hébergement permanent, 119 928 places de SSIAD, 14 391 places d’accueil de jour, 11 174 places en hébergement temporaire et 1 433 places en unités d’hébergement renforcé).
Ce bilan montre la formidable progression, de l’ordre de 87 % du nombre de places entre 2005 et 2016.
Au cours de cette période, le nombre de places d’accueil de jour a notamment été multiplié par six. Au 1er janvier 2017, 99,35% des communes sont ainsi situées à moins de 35 kilomètres d’un accueil de jour.
Côté personnes handicapées, 4 417 places supplémentaires ont été installées en 2016, (2 358 pour les adultes et 2 059 pour les enfants), pour un montant de 137,3 millions d’euros. Comme pour les personnes âgées, on note de fortes disparités territoriales.
Pour aller plus loin : www.cnsa.fr/actualites-agenda/actualites/parution-du-rapport-annuel-2016-de-la-cnsa-et-des-chiffres-cles-de-laide-a-lautonomie-2017

 

Une circulaire datée du 4 juillet 2017 fixe quatre priorités pour la sécurisation des établissements et services médico-sociaux

Elle rappelle les mesures à mettre en œuvre par les établissements médico-sociaux en matière de sécurité et fixe quatre priorités à leurs responsables : d’ici la fin 2017, actualiser le règlement de fonctionnement de l’établissement ou du service ou élaborer une fiche de sécurité (annexée au règlement de fonctionnement) ; prévenir la radicalisation en prenant en compte la radicalisation éventuelle de personnels de la structure, la prise en compte de la sécurité des systèmes d’information (et notamment détecter tout incident ou cyber-attaque, sensibiliser et former les professionnels et les usagers). Il s’agit en particulier de s’assurer des mesures du plan Vigipirate et des mesures de protections propres à chaque site. Deux annexes accompagnent l’instruction du 5 juillet 2017, la première détaille les lignes directrices pour l’élaboration d’une fiche de sécurité et la seconde précise les modalités de sensibilisation et de formation des professionnels des ESSMS.
Pour aller plus loin : http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2017/07/cir_42445.pdf

 

Dans les établissements et services médico-sociaux publics, le contrat de séjour est-il un contrat comme les autres ?

Dans un arrêt du 5 juillet 2017, le Conseil d’État vient apporter des précisions sur la nature juridique de documents comme le « contrat de séjour » ou le « document individuel de prise en charge », désormais systématiquement signés par les établissements et services médico-sociaux et les personnes qu’ils prennent en charge. Dans cette affaire une bénéficiaire, suite à une chute à son domicile, réclamait au CCAS de sa commune une réparation financière du fait du non-respect du « contrat de prise en charge ».
Pour le Conseil d’Etat, un CCAS a le caractère d’un établissement public administratif communal ou intercommunal. Dans ces conditions, « les usagers de ce service public ne sauraient être regardés comme placés dans une situation contractuelle vis-à-vis de l’établissement concerné, alors même qu’ils concluent avec celui-ci un « contrat de séjour » ou qu’est élaboré à leur bénéfice un « document individuel de prise en charge ».
Pour aller plus loin : www.legifrance.gouv.fr/affichJuriAdmin.do?oldAction=rechJuriAdmin&idTexte=CETATEXT000035107156

DU COTE DES SAAD

50 départements auront signé une convention avec le Fonds d’appui pour l’aide à domicile

Le conseil d’administration de la CNSA du 4 juillet a présenté un bilan du « fonds d’appui aux bonnes pratiques et d’aide à la restructuration des services d’aide et d’accompagnement à domicile ».  Ce fonds de 50 millions d’euros s’adresse en effet aux départements qui s’engagent dans une stratégie territoriale de soutien à l’aide à domicile.
A l’issue de l’appel à candidatures lancé en novembre dernier et clos en février 2017, 67 départements se sont portés candidats. Au final 50 départements auront signé la convention prévue avec la CNSA pour bénéficier des financements du fonds et obtiendrons un financement total de 43 millions d’euros. Cette convention détermine notamment les grandes lignes de la contractualisation prévue par le conseil départemental avec les Saad (nombre de services, volume prévisionnel d’heures au titre de l’APA, de la PCH et de l’aide-ménagère…), ainsi que les différents volets du fonds d’appui sur lesquels le département prend des engagements (formalisation de la stratégie départementale, bonnes pratiques et/ou restructuration des services en difficulté). Il est à noter que  7 millions d’euros seront affectés au versement direct d’aide à des Saad intervenant dans des départements qui ne se sont pas portés candidats au fonds d’aide ou n’ont pas signé de convention. 
Pour aller plus loin : www.cnsa.fr/documentation/dossier_de_presse_conseil_4juillet2017.pdf

ACTUALITÉS CONVENTIONNELLES 

Branche des salariés du particulier employeur
Signature d’un accord (non étendu pour le moment) créant le fonds d’information et de valorisation de l’emploi à domicile (FIVED)

Les partenaires sociaux ont signé le 27 février 2017 un accord interbranches créant un fonds spécifique d’information et de valorisation de l’emploi à domicile.
Cet accord vise à prendre en compte l’exigence du statut de particulier employeur précise en proie à un développement tout azimut de l’information pouvant lui être utile. Par conséquent cet accord vise à :
– financer des actions d’information et des programmes d’accompagnement à destination des particuliers employeurs des salariés visés ou des personnes souhaitant devenir particuliers employeurs ;
– promouvoir une politique de ressources humaines dans le secteur de l’emploi à domicile ;
– valoriser la relation de travail entre particuliers en accompagnant les pratiques vertueuses et responsables et notamment la lutte contre le travail illégal ;
– permettre l’accès des salariés du particulier employeur et des assistants maternels du particulier employeur aux activités sociales et culturelles.
Le financement du fonds sera assuré par une contribution spécifique est mis en place pour financer ce fonds. Elle reste à la charge des particuliers employeurs et est égale à 0,05 % des salaires bruts soumis à cotisations de sécurité sociale.

 
Arrêté du 26 juillet 2017 fixant la liste des organisations professionnelles d’employeurs reconnues représentatives dans la convention collective nationale des salariés du particulier employeur

Est reconnue représentative dans la convention collective nationale des salariés du particulier employeur (2111) l’organisation professionnelle d’employeurs suivante :
– Fédération des particuliers employeurs de France (FEPEM).
Pour aller plus loin : www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2017/7/26/MTRT1713853A/jo/texte

 
Arrêté du 21 juillet 2017 fixant la liste des organisations syndicales reconnues représentatives dans la convention collective nationale des salariés du particulier employeur

Sont reconnues représentatives dans la convention collective nationale des salariés du particulier employeur (n° 2111) les organisations syndicales suivantes :
– la Confédération générale du travail (CGT), qui pèse 39,24 % des voix ;
– l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) qui pèse 21,20 % des voix ;
– la Confédération française démocratique du travail (CFDT) qui pèse 20,05 % des voix; ;
– la Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO), qui pèse 19,51 % des voix.
Pour aller plus loin : www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2017/7/21/MTRT1704901A/jo/texte

 

Branche des assistants maternels du particulier-employeur
Arrêté du 26 juillet 2017 fixant la liste des organisations professionnelles d’employeurs reconnues représentatives dans la convention collective nationale de travail des assistants maternels du particulier employeur

Est reconnue représentative dans la convention collective nationale de travail des assistants maternels du particulier employeur (2395) l’organisation professionnelle d’employeurs suivante :
– Fédération des particuliers employeurs de France (FEPEM).
Pour aller plus loin : www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2017/7/26/MTRT1713854A/jo/texte

 

Branche des entreprises de services à la personne 
Modification des salaires pour les entreprises privées de service à la personne

L’avenant n°2, signé le 25 janvier 2017, relatif aux salaires vient d’être étendu par arrêté du 18 juillet 2017 publié au Journal Officiel du 29 juillet 2017.
Cet avenant est donc applicable à compter du 1er août 2017. Il ne modifie pas en revanche le montant des indemnités kilométriques.
Pour aller plus loin : www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000035316051&categorieLien=id

 

Branche de l’aide à domicile (BAD)
Arrêté du 26 juillet 2017 fixant la liste des organisations professionnelles d’employeurs reconnues représentatives dans la convention collective

L’Union syndicale de la branche de l’aide, de l’accompagnement, des soins et des services à domicile (USB-Domicile) est ainsi reconnue comme étant la seule organisation représentative côté employeur au sein de cette branche.
Pour aller plus loin : www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2017/7/26/MTRT1713559A/jo/texte/fr

 
Arrêté du 21 juillet 2017 fixant la liste des organisations syndicales reconnues représentatives dans la convention collective

Sont reconnues représentatives dans la convention collective de la branche de l’aide, de l’accompagnement, des soins et des services à domicile (n° 2941) les organisations syndicales suivantes :
– la Confédération française démocratique du travail (CFDT) qui pèse 47,42 % des voix ;
– la Confédération générale du travail (CGT) qui pèse 38,46 % des voix ; 
– la Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO) qui pèse 14,11 % des voix ;
Pour aller plus loin : www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2017/7/21/MTRT1704971A/jo/texte

 

ESPACE AUTONOMIE

La chute, un signe précoce de la maladie d’Alzheimer ?

Le 21 septembre dernier était dédié à la Maladie d’Alzheimer, l’occasion de s’intéresser aux conséquences de cette maladie qui touche 900 000 personnes en France et 225 000 individus de plus chaque année.

Une étude réalisée en 2011 par l’Université de Washington révèle que les chutes, lorsqu’elles sont fréquentes et inexpliquées peuvent être considérées comme un signe précoce et diagnostic de la maladie d’Alzheimer chez la personne âgée.

De plus, les personnes atteintes de cette pathologie ont en moyenne 2.7 fois plus de risques de chuter qu’une personne âgée non atteinte. Il est donc nécessaire de réaliser des imageries afin de déterminer si les chutes régulières constituent ou non un signe précoce de cette maladie.

 

Mais pourquoi les malades d’Alzheimer chutent-ils plus souvent ?

Ces chutes sont directement liées aux troubles induits par cette pathologie sur la personne et ses capacités :

  • Troubles de l’attention: la personne peut présenter des difficultés à se concentrer sur l’action qu’elle réalise. Elle ne pense pas à l’obstacle qui se présente et peut par exemple louper une marche ou se prendre les pieds dans le tapis.
  • Troubles du jugement: une perte de conscience des troubles peut également apparaitre. Sans s’en rendre compte, la personne sera moins prudente et prendra davantage de risques pour réaliser l’action.
  • Troubles de la coordination: aussi appelés troubles praxiques, ils rendent la marche plus difficile du fait d’une moins bonne coordination des jambes entre elles ainsi que des jambes et des bras.
  • Déambulation: la personne atteinte de la Maladie d’Alzheimer déambule c’est-à-dire qu’elle marche sans but précis. Cette déambulation apparait également la nuit, la personne est donc davantage en position debout, le risque de chute est donc mathématiquement augmenté. De plus, cette déambulation importante augmente la fatigabilité de la personne, diminue sa vigilance, cause des troubles de la tension et augmente sa faiblesse musculaire.
  • Perte de poids et masse musculaire: le fait de moins s’alimenter, parce qu’on ne cuisine plus ou parce qu’on oublie de manger entraîne une baisse d’énergie ainsi qu’une fonte de la masse musculaire de la personne, nécessaire au bon fonctionnement de son appareil locomoteur. La personne se déplace plus difficilement et est physiquement affaiblie ce qui favorise la chute.

Pour prévenir ces chutes, repérer ces troubles et les impacts qu’ils ont sur le quotidien de la personne est essentiel. Il s’agira ensuite de mettre en place des adaptations et aménagements dans le quotidien de la personne pour prévenir et réduire les chutes.

 Un kinésithérapeute peut par exemple travailler l’équilibre et la marche avec la personne pour maintenir ses capacités.

 Un ergothérapeute pourra aider la personne et ses aidants à aménager son environnement, mettre en place des aides techniques pour préserver son autonomie et son indépendance au quotidien.

 → Si vous le souhaitez, vous pouvez prendre rendez-vous à l’Espace Autonomie pour que nous réfléchissions ensemble aux solutions qui pourraient vous convenir afin de diminuer le risque de chute et favoriser votre autonomie.
Tél. 05 49 61 64 65

 

 

L’ergothérapie : c’est quoi ?

Le 27 octobre prochain, nous célèbrerons la journée mondiale de l’ergothérapie, l’occasion de présenter le métier d’ergothérapeute, parfois méconnu.

Cette profession paramédicale est référencée par un Diplôme d’Etat obtenu après 3 ans d’étude. L’objectif de l’ergothérapie est que la personne soit indépendante et autonome dans ses activités de vie quotidienne et ce qu’elles que soient ses difficultés, grâce à la mise en place d’adaptations et d’aménagements. Ce professionnel va intervenir auprès de tous les publics : de l’enfant à la personne âgée c’est-à-dire auprès de personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie.

L’intervention va se faire à 3 niveaux : la rééducation, la réadaptation et la réinsertion.

La rééducation est la première phase puisqu’elle survient après l’accident ou l’évènement traumatique : la plupart du temps en centre de rééducation, l’ergothérapeute va aider la personne à retrouver un maximum de capacités grâce à des exercices de rééducation (exemple : force musculaire, amplitudes articulaires, dextérité, exercices cognitifs…).

La seconde phase ou réadaptation a pour objectif l’autonomie et l’indépendance de la personne dans ses activités. L’ergothérapeute va évaluer les capacités de la personne et l’accompagner dans la mise en place d’adaptations afin qu’elle puisse reprendre ses activités malgré son incapacité ou son handicap. Les adaptations sont multiples :

  • Aides techniques (fauteuil roulant, couverts adaptés, chaise de douche, montre parlante, barre d’appui…)
  • Aménagement du logement (douche à siphon de sol, rampe d’accès…)
  • Aménagement du véhicule (plateforme élévatrice, siège pivotant adapté…)

L’ergothérapeute peut également accompagner la personne dans la mise en place d’aides humaines (service d’aide à domicile par exemple) ou aides financières nécessaires (APA, MPDH…).

La phase de réinsertion consiste à accompagner la personne dans la reprise de son activité professionnelle (adaptation du poste de travail) et de ses loisirs (handisport, vacances adaptées…).

Cet accompagnement global et en relation avec les autres professionnels (médecin, kinésithérapeute, orthophoniste, assistante sociale, technico-commercial…) va permettre à la personne de retrouver son indépendance au quotidien et de reprendre ses activités.

 → Si vous rencontrez des difficultés à réaliser certaines activités qui vous tiennent à cœur au quotidien, vous pouvez dès à présent prendre rendez-vous au sein de l’Espace Autonomie. Nous ferons le point sur votre situation et trouverons ensemble les solutions pour faciliter votre quotidien.
Tél. 05 49 61 64 65

AXE EMPLOI

[Focus] Enquêtes de Aquitaine CAP Métiers – Secteurs du sanitaire et du social.

Aquitaine CAP Métiers est une association spécialisée autour des problématiques de l’emploi et de la formation. Ce «lieu d’information et de ressources» porte aussi un observatoire qui a publié cette année plusieurs enquêtes sur les métiers, les emplois, les qualifications, les formations et aussi sur les difficultés de recrutement dans les secteurs du sanitaire et du social sur la Région Nouvelle-Aquitaine.

Nous vous proposons une synthèse de ce qui ressort de ces enquêtes, en particulier sur les métiers catégorisées de « sociaux » puisque les différentes enquêtes sont basées sur l’analyse des métiers suivants (qui pour la majorité sont des métiers du secteur des services à la personne ou du moins en lien avec notre secteur) : aide médico-psychologique (AMP), assistant familial, assistant de service social, auxiliaire de vie sociale (AVS), conseiller en économie sociale et familiale (ESF), encadrement administratif (DEIS, CAFDES, CAFERUIS), éducateur de jeunes enfants (EJE), éducateur spécialisé (ES), éducateur technique spécialisé, médiateur familial, moniteur-éducateur, technicien de l’intervention sociale et familiale (TISF).

FOCUS METIERS

En Nouvelle-Aquitaine, 10% de la population active exerce un métier du sanitaire et social, soit presque 240 000 personnes, dont 7% de cette population située dans le département de la Vienne.

Plus de 2 tiers des actifs de la région sont concentrés sur 5 métiers :

  • les aides à domicile et les aides ménagères,
  • les aides-soignants,
  • les éducateurs spécialisés,
  • les infirmiers salariés,
  • les infirmiers libéraux.

63% des personnes exerçant un métier du social sont des aides à domicile ou des aides ménagères.

Aides à domicile, aides ménagères

58 990

 

Educateurs spécialisés

10 300

 

Aides médico-psychologiques (AMP)

7 480

 

Assistants de service social

5 770

 

Cadres de l’intervention socio-éducative

3 250

 

Moniteurs éducateurs

2 820

 

Conseillers économie sociale familiale

2 040

 

Educateurs spécialisés moniteurs d’atelier

1 840

 

Educateurs de jeunes enfants (EJE)

1 450

 

Total actifs du social

93 890

Les aides à domicile et les aides ménagères travaillent à 64% dans le secteur de l’action sociale sans hébergement pour personnes âgées et/ou handicapées. A l’inverse 47% des AMP travaillent dans le secteur de l’hébergement médicalisé.

Caractéristiques de cette population active en Nouvelle-Aquitaine sur les métiers du sanitaire et du social :

 

Un secteur toujours féminisé :

– 86% des professionnels du sanitaire et social sont des femmes
– 89% des professionnels du social sont des femmes ; 97% chez les aides à domicile et les aides ménagères, 95% chez les EJE.

L’âge moyen des professionnels :

L’âge moyen des professionnels du secteur sanitaire et social est de 42 ans.
L’âge moyen des professionnels du secteur social est de 44 ans dont plus de 21% d’entre eux sont âgés de plus de 55 ans.

Dans le top 10 des métiers avec la plus forte part de personnes de 55 ans et plus, on retrouve les aides à domicile et les aides ménagères à hauteur de 25,2%.
Pour les métiers d’aides à domicile, d’aides ménagères et d’éducateurs spécialisés moniteurs d’atelier l’âge moyen est supérieur à la moyenne puisqu’il est de 46 ans.

Des contrats à durée indéterminée en majorité :

Les trois quarts des actifs sont en CDI : 81% des métiers du social sont des CDI.

Le temps partiel :

29% des actifs sur le territoire de la nouvelle région travaillent à temps partiel ; pour les métiers du social on compte 44% des actifs qui sont à temps partiel.
Il en ressort que le temps partiel subi concerne particulièrement les aides à domicile et les aides ménagères, qui pour 30% d’entre elles souhaiteraient travailler davantage.
A noter parmi ces 2 métiers, 11% des professionnels travaillent la nuit, 58% le samedi et 41% le dimanche.

Rémunération :

Entre 2012 et 2014 le salaire mensuel net des salariés à temps complet était de : – moins de 1250€ pour 48% des aides à domicile et des aides ménagères,

– compris entre 1250€ et 1500€ pour 26% d’entre elles
– compris entre 1500€ et 2000€ pour 17%.

 Chômage :

Selon Pôle emploi, au 31 décembre 2015, 44% des demandeurs d’emploi référencés sur les métiers de l’action sociale sont enregistrés dans la catégorie A, c’est-à-dire, « sans emploi et tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi ».
31% de ces demandeurs d’emploi avaient 50 ans et plus ; 36% pour les AVS.
Plus en détail, à cette même date, 53% des AVS étaient en catégorie A, 52% des EJE l’étaient également.

Plus critique, ils étaient 51% à être en recherche d’emploi depuis un an ou plus (chômage de longue durée). 

Toujours au 31 décembre 2015, 53% des demandeurs d’emploi référencés sur les métiers de la santé étaient enregistrés dans la catégorie A, dont 43% pour les AMP.
Pour le chômage de longue durée, 39% de ces demandeurs d’emploi étaient au chômage depuis un an ou plus.
Plus particulièrement pour les AMP qui pour 21% étaient même au chômage depuis plus de 2 ans.

A partir des publications de leur l’Observatoire Régional Emploi-Formation, une série de vidéos d’animation graphique dénommée « Tendances métiers » a été réalisée et produite par Aquitaine Cap Métiers. Elle présente le portrait des différents métiers du sanitaire et du social, leurs modalités d’accès…

4 vidéos sont visionnables :

  • Episode 1 : Quels métiers et compétences requises ?
  • Episode 2 : Quelles formations (certifications, offre et insertion) ?
  • Episode 3 : Quels recrutements ?
  • Episode 4 : Zoom sur 8 métiers – recrutements en ex-Aquitaine

 

FOCUS MARCHE DU TRAVAIL ET DIFFICULTES DE RECRUTEMENT

En 2015, les 3 principaux métiers recherchés par les demandeurs d’emploi étaient :

  • Assistant familial en augmentation de 9%,
  • AVS en augmentation de 6%,
  • Agent de service hospitalier en augmentation de 6%.

Dans le même temps, 25 290 offres ont été déposées sur le site de Pôle emploi sur les métiers du sanitaire et social dont 14 536 sur les métiers du social soit plus de la moitié ; avec 6 117 offres pour le métier d’AVS, 702 pour le métier d’ES et 215 pour le métier d’EJE.

Un pic d’activité est observé sur la période de juin à septembre avec 2 790 offres déposées.
Selon France stratégie et la Dares, en France, les professions de soins et d’aide aux personnes fragiles vont bénéficier d’une forte dynamique d’emploi. Notamment les métiers d’aides à domicile et d’aides-soignants pour lesquels il y aurait 262 000 créations nettes d’emploi d’ici 2022. Ces métiers figurent ainsi au top 15 des projets de recrutement au niveau régional comme au niveau national.

Selon l’enquête BMO de Pôle emploi, en 2017, 8% des projets de recrutements en Nouvelle-Aquitaine concerne les métiers du sanitaire et social dont la moitié concerne principalement les aides à domicile et les aides ménagères avec 59 923 projets de recrutement en France, 5 827 dans la Nouvelle-Aquitaine puis les aides-soignants, les infirmiers et les ES.

Entre 2017 et 2018, plus de 7 000 recrutements sont donc prévus sur l’ex région Poitou-Charentes sur les métiers du sanitaire et du social dont 10% d’AVS (CDD, temps partiel), 12% d’ES (CDI, temps complet) ou encore 5% d’AMP (CDD, CDI, temps complet).

Cette dynamique s’explique dans un premier temps par les départs en fin de carrière qui sont prévus. Comme évoqué dans le focus métier, 21% des professionnels du secteur social sont âgés de plus de 55 ans. Pour les aides à domicile et les aides ménagères ces départs à la retraite seront les plus nombreux : 46% des effectifs en emploi en 2009 qui seront partis d’ici 2020 soit 10 560 départs entre 2016 et 2020, 19% pour les aides à domicile et les aides ménagères, 17% pour les agents d’entretien et 21% pour les employés de maison selon l’INSEE.

D’autres facteurs expliquent aussi cette dynamique autour des emplois :

  • Le vieillissement de la population puisque la Nouvelle-Aquitaine notamment est la première région où il y a le plus de personnes âgées de 60 et plus,
  • L’augmentation des situations de dépendance et de précarisation,
  • Le développement des prises en charge alternatives à l’hospitalisation.

Cependant, malgré une demande existante, en augmentation et un besoin qui semble évident, les employeurs font face à des difficultés de recrutement notamment sur les métiers d’aides à domicile.

  • 51% des recrutements dans le sanitaire et social sont jugés difficiles par les employeurs, 48% au niveau national.
  • Pour les aides à domiciles et les aides ménagères ces projets de recrutement sont jugés difficiles pour 77% d’entre eux au niveau régional soit 7% de plus qu’au niveau national selon l’enquête BMO de Pôle emploi.

Ces métiers subissent un manque d’attractivité lié à leurs caractéristiques en partie (manipulation compliquée et à répétition, pathologie lourde à gérer, accompagnement en fin de vie…) et aussi à cause de leurs conditions de travail (épuisement professionnel, temps partiel, déplacements, horaires de travail atypiques, travail le week-end…)

FOCUS VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPERIENCE

Toutes les certifications ne sont pas éligibles à la VAE.
Pour le secteur social, l’ensemble des diplômes s’est ouvert à la VAE entre 2003 et 2006.
Depuis cette année, un arrêté classe 5 diplômes du travail social au niveau II de la nomenclature des niveaux de formation, obtenus à l’issue d’une formation commencée à partir de la rentrée scolaire de septembre 2018 :

  • Diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé
  • Diplôme d’Etat d’éducateur technique spécialisé
  • Diplôme d’Etat d’éducateur de jeunes enfants
  • Diplôme d’Etat d’assistant de service social
  • Diplôme d’Etat de conseiller en économie sociale familiale.

A noter : à la rentrée 2017, le CAP Petite enfance devient le CAP Accompagnant éducatif petite enfance.
Les diplômes d’auxiliaire de puériculture et d’EJE seront également rénovés en 2017 et 2018.

FOCUS FORMATION

Les écoles et les formations en Nouvelle-Aquitaine :

  • 40 établissements proposent 105 formations sociales.
  • 104 écoles de formation proposent 220 formations et 29 diplômes d’Etat différents.
  • 16 établissements proposent un diplôme d’Etat par apprentissage dans le domaine social sur les formations suivantes : DEAES, ESF, EJE et ES

Toutefois, les dispositifs d’alternance (contrat d’apprentissage et contrat de professionnalisation) sont encore très peu développés dans le secteur.

Les inscriptions :

  • Les inscriptions en établissements sont faites à 82% par des femmes.
  • Pour les demandeurs d’emploi financés par le Conseil régional et Pôle emploi, on compte 3 900 préinscriptions en 2015 sur une formation du sanitaire et du social, essentiellement faites par des femmes (92%)

Quelques chiffres en 2016 pour la formation initiale :

  • A la session de juin, il y a eu plus de 8 000 diplômés d’Etat dont plus de 2 300 sur des formations sociales.
  • Le taux de réussite à ces formations est de 85%, ce taux varie selon le diplôme préparé et le niveau.

Quelques chiffres en 2015 sur la formation des demandeurs d’emploi :

[La formation des demandeurs d’emploi comprend le Programme Régional de Formation -PRF- financé par le Conseil Régional et les Actions de Formation Conventionnées -AFC- financées par Pôle emploi]

  • Taux de pression = 71% (pré-inscription possibles)
  • Taux de confirmation = 74% (pré-inscriptions validées)
  • Taux de sélectivité = 38% ; les organismes de formation ont retenu 1 001 candidatures sur les 2 624 candidatures présentées aux épreuves de sélection.
  • Le taux d’engagement = 81% pour le PRF ; ce sont donc 553 stagiaires qui sont réellement entrés en formation

Employabilité :

  • En 2016, 7 mois après leur sortie de formation en sanitaire et social, 56% des lycéens sont en emploi dont 22% en CDI ou sont fonctionnaires.
  • En 2016, 7 mois après leur sortie de formation en sanitaire et social, 78% des apprentis sont en emploi dont 46% en CDI ou sont fonctionnaires.
  • En 2015, 6 mois après leur sortie de formation en sanitaire et social, 64% des stagiaires du PRF sont en emploi ; 58% pour les ADVF, 62% pour les MCAD, 69% pour les CAP Petite enfance et les DEAMP et 100% pour les DEAVS.

On note que plus d’un tiers des stagiaires des formations CAP Petite enfance, DEAMP, DEAVS, MCAD et ADVF ont été en emploi immédiatement à leur sortie de formation.

Les stagiaires issus de ces formations ont connu moins de situations de chômage que les stagiaires du PRF ayant suivis des formations dans d’autres secteurs d’activité.
En Poitou-Charentes plus spécifiquement, une enquête sur l’insertion professionnelle des diplômés aux formations sanitaires et sociales a été menée par la DRJSCS le Conseil régional et l’ARFTLV. Elle portait sur les 11 diplômes dont notamment le DEAVS et le DEAMP.
Elle révèle que 7 mois après l’obtention d’un des 11 diplômes retenus l’insertion est « réussie » et « rapide, voire quasi immédiate »  avec des taux d’emploi qui vont de 81% pour les éducateurs spécialisés et jusqu’à 100% pour les assistants familiaux.
La majorité des nouveaux diplômés ont un emploi à temps complet sauf les AVS. Par contre, ces emplois sont plus souvent des CDD, les CDI sont plus fréquents sur les postes d’AMP et d’EJE notamment.

FOCUS SILVER ECO

L’économie générée par les besoins des personnes âgées s’organise autour de la Silver économie. Selon Pôle emploi, d’ici 2040 en Nouvelle-Aquitaine la part de la population âgée de 60 ans et plus sera de 35%. Une évolution démographique qui impactera l’économie.

Selon Pôle emploi cette Silver économie serait « surreprésentée » dans la région par le nombre d’établissements, le nombre de salariés et le nombre de recrutements générés par ce secteur. En effet elle représenterait :

  • 12% des établissements régionaux,
  • 10% des salariés,
  • 16% des recrutements.

Même si elle génère de l’emploi, qualifié et durable, la moitié des emplois générés seraient des emplois à temps partiels.

Entre juillet 2015 et juin 2016, le nombre de recrutements sur le secteur de la Silver économie a augmenté de 8,3% et plus particulièrement dans le secteur de l’action sociale où l’augmentation atteint 9,7% alors que dans les autres secteurs sur cette même période Pôle emploi enregistre une diminution de 0,3% (hors intérim).

Ces recrutements se font à 84% sur 5 secteurs :
– l’hébergement médicalisé pour personnes âgées,
– les hôpitaux,
– l’hébergement social pour personnes âgées,
– l’aide à domicile,
– l’hébergement médicalisé pour adultes handicapés et autres hébergements médicalisés.

Les métiers les plus recherchés sont ceux du secteur des services à la personne !

Les métiers de la coiffure, des services domestiques et de l’assistance auprès d’adultes concentrent deux tiers des offres d’emploi de la Silver économie recensées par Pôle emploi.
Des Feuilles de route Silver économie ont été lancées et soutenues par le Conseil régional Nouvelle-Aquitaine, elles définissent des thématiques répondant aux enjeux du territoire. Pour adapter les formations aux besoins du territoire, elles prévoient entre autre un nouveau schéma des formations sanitaires et sociales entre 2017 et 2022 ayant pour but de répondre à des enjeux économiques (Silver économie), sociaux (besoins des populations, accès aux métiers, sécurisation des parcours…), ou encore territoriaux.

[Témoignage] Parcours d’intégration dans les métiers de l’aide aux personnes.

L’accompagnement personnalisé a pour but d’identifier les problématiques qui conditionnent les freins d’accès au secteur et amener les personnes à réussir leur entrée dans le marché du travail ou dans une session de formation.

La(e) conseiller(e) en insertion professionnelle du Centre travaille en collaboration avec les référents PLIE. Il est à l’écoute, il conseille et il est force de proposition pour orienter le demandeur d’emploi vers les dispositifs qui lui permettront d’accéder à l’emploi et/ou à la formation.

Interview de Madame Octavia ATTOMANO, entrée sur le parcours pour vérifier son projet professionnel.

Question : Pour vous Madame Attomano que représente l’accompagnement personnalisé ? Et où va-t-il vous mener ?

L’accompagnement personnalisé est important pour moi car je suis suivie de près dans la réalisation de mon projet pour atteindre mon but. L’accompagnatrice me permet de me guider dans mon choix et elle m’encourage. Elle reprend point par point les compétences acquises au cours de mes différents emplois en me mettant en situation avec des exemples réels. L’accompagnement individualisé, l’écoute et les conseils qui me sont donnés au cours des entretiens, me permettent de me recentrer et j’ai eu un déclic… maintenant je sais que je ne veux plus me diriger vers le métier d’aide-soignante mais bien celui d’AMP ou AES (Accompagnatrice Éducation Sociale). Je souhaite entrer en formation ou même si l’occasion se présente entrer en emploi.

Mme Attomano, votre arrivée sur le parcours arrive-t-il a eu un moment précis dans votre vie de recherche vers l’emploi ? Comment et pourquoi ?

Oui car je m’interrogeais beaucoup depuis que je n’ai plus d’emploi, j’étais perdue. Je n’avais plus confiance en moi, j’avais perdu mes repères dans le comment rechercher un emploi ! Je me disais que ce métier d’AES n’était pas fait pour moi alors que j’ai accompagné des personnes handicapées pendant 3 ans au Hameau de Julien à Orléans. La conseillère du Plie a eu une bonne idée de m’orienter vers Le-Centre. Depuis que je suis sur le parcours, je suis motivée à retrouver une vie professionnelle et travailler dans le secteur que j’ai choisi. Je sais que je peux compter sur l’accompagnement qui me sécurise qu’elle que soit mon orientation, j’ai retrouvé confiance en moi et mon dynamisme. L’entrée sur le dispositif m’a bien permis de vérifier le métier que je veux faire.

[Agenda] 4 rendez-vous emploi dans le Sud Vienne.

En octobre, quatre mini-forums dédiés aux services à la personne et au secteur médicosocial se tiendront dans le Sud Vienne.

A l’initiative du Service Public de l’Emploi et avec le concours des acteurs du territoire, ces 4 mini- forums s’adressent à un large public intéressé par les métiers de l’aide à la personne en structure ou à domicile.

L’atout de ces forums est d’ouvrir une palette d’opportunités qui s’adaptent aux besoins particuliers des candidats motivés pour un parcours d’insertion, de professionnalisation ou de perfectionnement :

  • rencontrer sur place des employeurs qui sont en phase de recrutement,
  • s’informer sur l’offre de formation qui couvre les divers niveaux de compétences,
  • s’informer sur les métiers de ces secteurs et sur les débouchés professionnels

 

Les mini-forums seront répartis en deux espaces d’information « Emploi » et « Formation »

 Les dates et lieux : 

  • 5/10/2017 de 14h à 17h « mini-forum Montmorillon » : Maison des services 4 Rue Daniel Cormier à Montmorillon 86500
  • 10/10/2017 de 14h à 17h « mini-forum Civray: Salle de l’ESEC 13 rue Norbert Portejoie, à Saint- Pierre d’Exideuil 86400
  • 17/10/2017 de 14h à 17h « mini-forum Le Vigeant »: AFPA Le Chaffaud, Le Vigeant  86150
  • 24/10/2017 de 14h à 17h «mini- Forum Gençay » : Maison de Services publics 1 bis, Cité de la Roche, à Gençay 86400

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