Le geste sur les cotisations n’a pas suffi à contrer les effets de la crise, qui oblige les ménages à renoncer à des dépenses jugées superflues.
Hors activité de garde d’enfant, le secteur de l’emploi à domicile n’est toujours pas sorti de la crise qui le frappe depuis plusieurs années. Au troisième trimestre 2016, le nombre d’heures déclarées par les particuliers employeurs a baissé de 2%, selon l’Acoss, la banque de la Sécurité Sociale. Seule consolation, le nombre de foyers faisant appel à des femmes de ménage, jardiniers et autres aides s’est stabilisé (+0,1%).
Ces résultats sont décevants, alors que le gouvernement a porté, à compter de décembre 2015, l’allégement de charges sociales pour l’emploi à domicile de 0,75 centimes à 2 euros par heure travaillée. Mais ils s’expliquent. Le geste sur les cotisations n’a pas suffi à contrer les effets de la crise, qui oblige les ménages à renoncer à des dépenses jugées superflues.
En revanche, ce coup de pouce a eu de l’effet sur la garde d’enfants, domaine où les dépenses sont obligatoires. Les ménages, qui faisaient travailler leurs nounous en partie «au noir», ont été incités à tout déclarer. Ainsi, pour la garde d’enfants à domicile, à la fois le nombre d’employeurs (+0,9%) et le nombre d’heures déclarées par employeur (+0,3%) ont progressé au troisième trimestre. Pour les assistantes maternelles, le volume horaire déclaré par les ménages a diminué à l’été, mais après deux bons trimestres.
La majorité actuelle n’a pris que tardivement conscience de l’importance de l’emploi à domicile, qui représente 3,6 millions d’employeurs et 1,6 million de salariés. Après la suppression sous l’ère Sarkozy des 15 points d’abattements de cotisation patronale, une autre incitation – la déclaration au forfait – a été abolie en 2013. Le gouvernement a alors instauré un allégement de charges sociales de 0,75 euro par heure travaillée, mais qui ne compensait pas la perte financière pour les ménages. Résultat, le secteur a continué à perdre des emplois déclarés et le travail au noir s’est envolé. Ce qui a poussé le gouvernement à accroître l’allégement de charges, fin 2015. Avantage qui s’ajoute au crédit d’impôt sur le revenu existant.