L’Etat et les régions accordent un satisfecit au déploiement à mi-parcours du plan « 500.000 formations » pour les demandeurs d’emploi. 17 régions sur les 18 ont en effet signé une convention régionale quadripartite (Etat, régions, partenaires sociaux), dont 5 en outre-mer. Ces conventions prévoient au total 500.077 formations supplémentaires destinées en priorité aux chômeurs les moins qualifiés et de longue durée.

S’il est encore difficile de mesurer le nombre exact d’entrées en formation dans le cadre du plan gouvernemental « 500.000 formations supplémentaires » pour les demandeurs d’emploi en 2016, l’Etat comme les régions font un bilan positif de ce plan à mi-parcours. A part Auvergne-Rhône-Alpes, tous les nouveaux exécutifs régionaux se sont engagés dans ce volet du plan d’urgence pour l’emploi lancé le 18 janvier dernier par le président de la République (soit 17 conventions régionales quadripartites signées, dont cinq en outre-mer). Le 27 juin, Myriam El Khomri et Clotilde Valter ont réuni « les acteurs du quadripartisme » qui tiennent la barre du plan « 500.000 », avec les régions pour pilotes, afin de faire le point sur les premiers mois de sa mise en oeuvre. Si les régions jugent « positif » ce premier bilan, elles ont regretté par voie de communiqué « la configuration » de la réunion du 27 juin. « Les régions ont le pilotage de ce plan et pourtant, elles [n’ont] pas coprésidé avec l’Etat » cette rencontre, « en association avec les partenaires sociaux et en présence de Pôle emploi ». « C’est avec regret que nous observons que l’action régionale n’est toujours pas suffisamment prise en compte par le gouvernement », a « vivement réagi » Philippe Richert, président de l’Association des régions de France (ARF).

Pour autant, l’ARF souligne que « certaines régions constatent d’ores et déjà une très forte augmentation des prescriptions, des inscriptions ou des entrées en formation ». Notamment le Grand Est avec +67% pour les entrées en formation, la Bretagne avec +40% des entrées et inscriptions, et la Nouvelle-Aquitaine avec +56% des prescriptions. « Les autres résultats sont en cours d’étude », précise l’ARF. Ces formations sont financées par Pôle emploi et les régions dans le cadre des marchés en cours. Sur la base des études des besoins nouveaux en formation dans les entreprises et sur les territoires, de nouveaux marchés seront passés dans les semaines à venir. En tout état de cause, les conventions quadripartites ont prévu un « arrêt des compteurs » des 500.000 formations supplémentaires au 31 décembre 2016.

Montée en puissance cet automne

De son côté, Myriam El Khomri a insisté lors d’un petit-déjeuner de presse, le 29 juin, sur le fait que « la montée en puissance [de ce plan] aura véritablement lieu cet automne », puisque les stages de formation professionnelle continue sont encore très souvent calés sur le calendrier scolaire. D’ores et déjà, d’après la ministre du Travail, on observe « 100.000 inscriptions supplémentaires » de demandeurs d’emploi en formation de janvier à juin 2016 par rapport à la même période en 2015, « soit + 300.000 contre 200.000 l’an dernier ». Un même demandeur d’emploi très éloigné de l’emploi a d’ailleurs la possibilité de s’inscrire dans deux formations successives dans le cadre d’un parcours qualifiant (une formation au certificat CléA dans le cadre d’une préparation opérationnelle à l’emploi/POE par exemple). Sur la même période, 30.000 entrées supplémentaires en formation ont été enregistrées. Depuis le mois d’avril 2016, on observe « une accélération des inscriptions en formation, avec un volume hebdomadaire d’inscriptions supérieur de 50% à 130% par rapport à celui de l’année dernière ».

Le déploiement du plan « 500.000 » s’effectue en effet en deux phases depuis la signature des conventions régionales en mars/avril 2016 : l’inscription des demandeurs d’emploi sur prescription de Pôle emploi notamment (le cœur de cible étant constitués des chômeurs les moins qualifiés et/ou de longue durée et des seniors), puis l’entrée effective en formation. « Un décalage de plusieurs semaines est parfois observé entre l’inscription et l’entrée effective en formation », observe Clotilde Valter. De plus, il s’agit souvent de formations qualifiantes (« non occupationnelles ») comprises dans certains cas « entre deux et trois mois ». « Les premières sorties de formation auront lieu en septembre/octobre prochain », assure cependant Myriam El Khomri. Le choix des formations s’effectue sur la base de diagnostics territoriaux pour répondre au plus près aux besoins des entreprises et des bassins d’emploi. « Aujourd’hui, les diagnostics des besoins en compétences sectoriels et territoriaux sont terminés », précisent les deux ministres. Grâce à ce travail d’expertise « mené au plus près des territoires, par bassin d’emploi ou par pays », elles en sont sûres, « les formations seront de qualité » et auront « vocation à répondre aux besoins de main-d’œuvre qualifiée des entreprises et aux enjeux économiques locaux ».

Valérie Grasset-Morel

Plan 500.000 formations supplémentaires-conventions régionales
Au total, les 17 conventions régionales quadripartites s’engagent pour 265.883 formations supplémentaires avec une compensation financière de l’Etat de 797.649.000 euros. S’ajoutent à ces conventions :
– celle conclue en Auvergne-Rhône-Alpes entre l’Etat et Pôle emploi pour 33.729 formations supplémentaires avec un financement Etat/Pôle emploi/Coparef de 101.186.889 euros;
– deux compléments d’objectif en Corse et en Ile-de-France.
Au total, les objectifs du plan 500.000 au 31 décembre 2016 sont de 500.077 actions supplémentaires (dont 330.377 actions régionalisées et 169.700 au titre d’autre volets du plan : accompagnement à la création d’entreprise, VAE, contrats de professionnalisation, marché national sur les formations rares et émergentes). Le montant total de la compensation financière de l’Etat pour l’ensemble des 330.377 actions régionalisées est de 991.131.101 euros, sur le milliard annoncé.

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