Attractivité des métiers de l’autonomie : défis et leviers
Employant 1,4 millions de professionnel·les, le secteur du médico-social est en croissance mais en difficulté. Comment expliquer que ces métiers, riches de sens et porteurs de responsabilité sociale, ne soient pas plus valorisés, et comment y remédier ?
Un secteur prospère mais sous tension
Les chiffres récents montrent un secteur en fort besoin mais en manque de main d’œuvre, avec des métiers demandant des diplômes difficiles d’accès et des conditions contraignantes. De plus, ces métiers sont souvent mal rémunérés par rapport à d’autres professions de même niveau d’études. Les salaires sont bas, en partie parce que beaucoup sont payés à temps partiel malgré de longues journées de travail. Les compétences difficiles à évaluer et la pénibilité non reconnue aggravent la situation.
- Aides à domicile gagnant moins de 1000€/mois 50%
- Aides à domicile gagnant moins de 1300€/mois 75%
- Aides à domicile s’estimant “mal payé·es” 21%
- Ensemble des salarié·es s’estimant “mal payé·es” 8%
- Rémunération réelle des heures chez les aides à domiciles 65%
- Rémunération réelle des heures chez les salarié·es d’autres secteurs 85%
Pistes d’amélioration
Création de plateformes territoriales des métiers de l’autonomie
Le CNSA est en train d’évaluer 19 plateformes de métiers sélectionnées, afin de fédérer le champ de l’autonomie d’un côté, et les employeurs de l’autre.
Revoir les référentiels de métiers
Le nombre des métiers du secteur de l’aide aux personnes est vaste et peut potentiellement perdre et décourager un·e futur·e professionnel·le du secteur : il faut questionner ces métiers et leurs référentiels, et éventuellement les réorganiser.
Promouvoir l’accès aux aides techniques
L’accès aux aides techniques fournit plus de confort d’environnement de travail pour les employé·es, particulièrement dans la mesure où leur lieu de travail est le lieu de vie des bénéficiaires
Les modalités d’organisation du travail
Plusieurs expérimentations ont été menées pour améliorer les conditions de travail et la qualité de l’accompagnement. Parmi elles, des fonctionnements en équipe locale autonome ont été testés. Ces petites équipes de 5 à 12 aides à domicile pratiquent un système d’auto-organisation, prenant ainsi en charge des tâches connexes à leurs activités. Cela redonne du sens à ces métiers et les recentre sur une approche plus globale, en plus d’articuler autonomie et travail en équipe.
La formation des professionnel·les
Les appareils de formation doivent s’adapter aux nouveaux besoins et notamment prendre en compte la nécessité de la prise en charge globale des personnes aidées. Il faut ainsi prendre en compte les besoins sociaux, psychologiques, environnementaux, etc. Il faut généralement revaloriser ces métiers par la formation et donc promouvoir les premières expériences de terrain, aider la validation des acquis d’expérience pour les travailleur·ses sans diplômes et engager les certifications.